Au KMSKA, le Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers, nous pouvons nous émerveiller devant une incroyable collection représentant sept siècles d’art, rassemblant des maîtres flamands et d’autres artistes mondialement
connus.
Afin de devenir l’institution européenne de référence qu’il est aujourd’hui, le musée a été fermé pendant 11 ans. Sa rénovation, ainsi que son extension, lui ont permis de retrouver son éclat d’origine et d’ajouter 40% d’espace d’exposition supplémentaire.
Meyvaert a joué un rôle essentiel dans la profonde et longue transformation du musée, en s’occupant de l’aménagement complet de tous les espaces d’exposition.
Notre expertise a été sollicitée pour équiper les 33 galeries permanentes et 11 galeries temporaires en vitrines, mobilier, éclairage, équipement audiovisuel, montage d’objets, graphisme et signalétique en laiton, qui contribuent à la splendide métamorphose du KMSKA.
Nous avons su travailler avec succès et main dans la main avec le musée lors de cette fascinante opération, qui a soulevé de nombreux défis au fil de son exécution. Tout d’abord, le musée étant fermé depuis plus de 9 ans au moment où nous avons commencé à travailler sur le projet, le planning était d’une importance cruciale, avec un compte à rebours pour la date d’ouverture.
Deuxièmement, une certaine flexibilité de la part de Meyvaert était attendue, en raison de la pandémie, début 2021, et de la pénurie de matériel subie en 2021 et 2022. La réservation anticipée des matériaux rares tels que le bronze et le laiton, et du matériel de base a permis d’éviter les retards dans le planning.
Un troisième défi pour notre planification concernait la phase d’installation, coïncidant avec de nombreuses autres activités dans le bâtiment et ses environs, telles que le transport d’art du dépôt extérieur vers le musée, le réaménagement du jardin, le renouvellement des bureaux, et l’organisation de plusieurs événements dans le musée pour la publicité et le financement.
Non seulement nous avons pu compter sur une collaboration harmonieuse avec l’équipe du musée, mais nous avons également pu nous appuyer sur notre solide réseau de fournisseurs et de partenaires fiables, dont nous nous sommes entourés au cours des dernières années. Cette combinaison d’expertises nous permet de trouver des solutions à des problèmes complexes et à des exigences élevées.
Pour le projet du KMSKA, nous avons collaboré avec différents partenaires pour l’audiovisuel et l’éclairage de la galerie. Notre rôle était de coordonner tous les sous-traitants et de veiller à ce qu’une synergie soit créée. Synchronisation de l’éclairage, intégration du multimédia dans le mobilier, installation de retables de grande taille et très lourds... autant de points complexes et spécifiques qui ont nécessité une orchestration délicate et précise et une collaboration sans faille.
Un autre résultat d’un effort conjoint des architectes, de l’équipe de conservation et de restauration, des gestionnaires d’art et du monteur, est la conception des socles d’autel, qui présentent des retables grands et lourds (environ LxH 5 x 3 m pesant 300 kg). En raison de la taille et du poids de ces oeuvres, nous avions besoin de l’avis des gestionnaires d’art pour expliquer comment ils préféraient les installer.
En bref, une bonne et efficace coopération de toutes ces parties spécialisées et surtout au bon moment était essentielle pour répondre aux normes élevées fixées par une institution de premier plan comme le KMSKA.
L’intention de conception, telle qu’introduite par les architectes et les scénographes, se caractérise par une vision esthétique très poussée, dans laquelle tous les éléments, des éléments récurrents du mobilier à la finition des détails en bois, en acier, en bronze et en laiton, génèrent un équilibre parfait, à travers les galeries.De nombreux matériaux et finitions spéciaux ont été utilisés pour matérialiser l’ambition d’harmonie extrême des architectes. L’un de nos nombreux défis a été de concevoir spécialement tous les cartels des oeuvres d’art et la signalétique en laiton.
Ces éléments sont fabriqués à partir du même matériau, mais ils ont chacun nécessité une mise en oeuvre différente. La signalétique est obtenue par la découpe laser d’un panneau en laiton, dont l’épaisseur peut atteindre 10 mm. Les cartels, quant à eux, ont nécessité un pliage avec une technique spéciale de coupe en V développée pour obtenir des angles vifs. Enfin, d’autres supports, ont été fabriqué à partir de profilés en laiton soudés individuellement.
Outre le laiton, nous avons également travaillé avec du bronze. Les plinthes des socles en bois accueillant les statues ont été réalisées avec des plaques de bronze sablé. Afin d’harmoniser parfaitement les vitrines aux socles et podia environnants, nous avons appliqué aux parties métalliques des vitrines une technique de peinture au pistolet à froid, reprenant l’effet visuel du bronze des plinthes.
Grâce à la mise en oeuvre de ces savoirs faire d’exception, nous nous sommes engagés pleinement dans l’inspiration des architectes et nous avons atteint l’unité esthétique et l’identité artistique imaginée pour le musée.
Un vaste projet comme celui-ci exige l’examen minutieux d’une multitude de facteurs, y compris les murs et les sols des galeries. Des calculs minutieux ont été réalisés pour intégrer nos vitrines dans leur environnement de la manière la plus sûre et la plus efficace possible.
Différentes approches ont été nécessaires pour le montage sur les murs dans les parties nouvelles et anciennes du bâtiment du musée. D’une part, les murs des nouvelles galeries sont construits avec des murs secs qui ne pouvaient pas supporter les vitrines murales.
Notre programme de modélisation 3D, qui permet des calculs et des représentations réalistes du poids et de la résistance, combiné à l’expertise et à l’expérience de notre équipe de conception chez Meyvaert, a permis de répondre à ces préoccupations spécifiques dès le début du processus de conception. Grâce à notre approche proactive, il y avait suffisamment de temps pour explorer différentes options et en discuter avec l’équipe du musée et les architectes.
Les célèbres tableaux de Rubens, d’une taille et poids exceptionnels (environ LxH 5 x 7 m et 600 kg) nous réservaient eux aussi des défis, puisqu’ils ont été positionnés sur d’épais murs de briques, dont la densité était affaiblie par d’anciennes gaines de ventilation. Par conséquent, notre socleur, en collaboration avec l’équipe de restauration, a examiné les cadres pour déterminer les zones de support viables. Une étude a été réalisée pour calculer la profondeur nécessaire de l’ancrage dans le mur arrière pour ponter la cavité de la gaine, tout en tenant compte du poids des peintures.
Non seulement les murs, mais aussi les sols avaient besoin d’être testés et calculés. Nous avons constamment considéré la charge au sol ponctuelle maximale autorisée par m2 pour déplacer le matériel sur le sol pendant l’installation. Les sols PU brillants du nouveau musée, étant donné leur caractère fragile, ont eux aussi nécessité une protection spécifique : ayant testé plusieurs pieds de nivellement, nous avons finalement conclu que des plaques de répartition métalliques étaient nécessaires pour éviter les empreintes permanentes sur le sol.
Enfin et surtout, la durabilité était d’une grande importance pour nous et pour le KMSKA. Le musée nous a demandé d’adapter la conception d’un support minimaliste à plusieurs types d’écran, afin que, si l’écran venait à ne plus être disponible dans le futur, un autre écran puisse être monté, sans qu’il soit nécessaire de concevoir et de produire un support entièrement nouveau.
Le résultat de la longue rénovation et de l’intense collaboration se traduit par un musée mettant en valeur un niveau d’expertise élevé tant au niveau des finitions techniques que des finitions esthétiques. Des supports d’étiquettes en laiton ultra-fins aux joints discrets et élégants en silicone noir des vitrines, en passant par la présence omniprésente de la couleur distinctive du bronze oxydé vert, chaque détail témoigne d’un savoir-faire exceptionnel.
Les aspects élégants et remarquables du design transcendent les anciennes et nouvelles salles, créant ainsi un dialogue harmonieux entre eux et rayonnant d’une harmonie artistique unifiée qui embrasse la diversité de sept siècles d’art à travers l’ensemble du bâtiment.
© Karin Borghouts & David Ponnet
Le Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers (KMSKA)
Belgique
2022
Koninklijk Museum
RDAC
61 vitrines verre anti-reflet extra-blanc de qualité conservation, 65 plinthes, équipement audiovisuel, 40 bancs, 55 chaises & 43 tabourets, 34 tables, 16 placards/murs autoportants, 900 spots et luminaires extérieurs, 700 étiquettes graphiques, 708 supports graphiques, 2600 pièces d’orientation en laiton, montage d’objets, tapis et rideaux
MATÉRIAUX & FINITIONS : socles coulés en bronze les éléments en acier et en aluminium
© Karin Borghouts & David Ponnet